Aux sources du surf français
Qui étaient les Tontons surfeurs ? Qui fut le tout premier surfeur français ? Ou, plus raisonnablement, qui fut le premier à tenter de suivre une vague avec ces drôles d’engins munis d’une dérive appelés « surfboards » aux États-Unis ? Comme toujours, c’est une histoire d’hommes, courageux, obstinés, débrouillards, curieux et souvent chanceux.
Aujourd’hui, la vague de la glisse et avec elle, les surf shop que l’on retrouve maintenant jusque sur la cote méditerranéenne, a déferlé sur l’Europe entière.
Mais cela n’a pas toujours été le cas..
Avant qu’une planche de surf ne débarque à Biarritz, on avait déjà compris que les vagues pouvaient être utiles et agréables. Parce que Biarritz était un village de pêcheurs, notamment avec la pêche à la Baleine jusqu’au XVIème siècle, on y voyait des barques (et les traînières) utiliser la mousse pour rentrer au bord. Ensuite, parce que Biarritz a été à la mode des Bains de Mer dès le XIXème, les baigneurs se sont rapidement rendus compte du côté ludique de la nage dans les vagues, qu’on appelle le bodysurf. Puis, certains nageurs se sont construits un « planky », une planchette recourbée sur le nose, pour améliorer leur glisse sur la vague. A cette époque, le spot de prédilection du planky est le Miramar.
Une aventure ayant pour lieu Biarritz et ses environs, une histoire où l’on croisera des personnages aussi divers qu’Ernest Hemingway et Sosthène Larcebeau, Deborah Kerr et Jo Moraïz, Arnaud de Rosnay et Catherine Deneuve, Darryl Zanuck et Michel Barland.
C’est Peter Viertel, scénariste d’Orson Welles, John Huston ou Alfred Hitchcock, qui introduisit en 1956 la première « vraie » planche de surf. Vivant aujourd’hui à Marbella en Espagne, Peter nous raconte les tout débuts et la façon dont sa planche permit à tous les sportifs du coin de s’initier au sport des rois hawaiiens, ceux que l’on appelle aujourd’hui les « tontons surfeurs » : Georges Hennebutte, Michel Barland, Henri Etchepare, Jacky Rott, Jean Brana, Bruno Reinhardt, Pierre Laharrague, Joël de Rosnay, Jo Moraïz, André Plumcocq, Claude Durcudoy, Paul Pondepeyre, Robert Bergeruc… Michel Barland et Jacky Rott furent les premiers à en fabriquer, mais leurs méthodes et leurs moyens étaient plus qu’empiriques !
À l’époque, on ne comptait qu’une quinzaine de surfeurs sur la Côte basque et autant de planches. En 1959, sous l’impulsion du milliardaire play-boy péruvien Carlos Dogny, est créé le Waikiki Surf Club à la Côte des Basques. Puis viendront les premiers « surf trips » comme celui vécu par Moraïz et Rott en 1962 lorsqu’ils participent aux championnats internationaux au Pérou. On organise les premiers championnats de France et d’Europe, le Biarritz Surf Club et le Surf Club de France naissent, les premiers étrangers découvrent les superbes vagues françaises. Les locaux de la Côte des Basques roulent en Cadillac, alors qu’à Biarritz s’ouvre le premier surf shop et la première école de surf…
Les découvertes des spots de surf, les rencontres, les voyages, de grands moments de camaraderie ont rythmé ces années soixante uniques, qui se termineront par l’arrivée des cheveux longs, du rock et des drogues. Ces années drôles et intenses nous sont racontées par ceux qui les ont vécues : les « tontons surfeurs », mais aussi la génération suivante des François Lartigau, René Bégué, Michel Colas… Chacun a ouvert ses tiroirs pour dénicher des photos et des documents inédits qui illustrent chaque chapitre. « Les Tontons surfeurs » ou le témoignage original d’une époque très originale !