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La formidable et mystérieuse histoire du Casino municipal de Biarritz

Bon, à l’origine, et maintenant tout le monde le sait, à Biarritz, il n’y avait rien, hormis quelques pêcheurs de baleines, des rochers et du sable. Pas de phare, de casinos, de Cité de l’Océan ou de Mimi la Malice (qui a à peine connu Napoléon 3). Rien.

Quand Napoléon le troisième du Nom découvre Biarritz avec Maman Eugénie dans les années 50 (1850), il commence déjà par se demander où il va dormir. N’étant pas un adepte farouche du camping sauvage, des airbnb et, dans la mesure où l’hôtel de la Gare et des routiers réunis ce n’était pas trop son truc, l’impériale famille se décide pour construire un petit 147 pièces avec vue plutôt imprenable sur l’océan. La demeure sera d’ailleurs inaugurée en grande pompe en 1854 par le maire Didier Borotra qui effectuait son neuvième mandat et Vincent Cassel qui, pour un prix raisonnable, avait organisé un festival brésilien.

En 1873, l’empereur se meurt (et s’était aussi rendu prématurément à Sedan). Eugénie hérite de la Villa et en profite pour lui donner son nom à l’image de La Negresse, serveuse métisse napoléonienne qui donna son nom à la Gare de Biarritz mais qui finit quand même beaucoup moins fortunée.
Eugénie, lassée par l’humidité du climat, vend la Villa à la Banque de l’Union parisienne en 1880. Les banquiers, toujours soucieux de trouver un moyen de blanchir de l’argent, la transforment en casino, à la plus grande joie de la population locale qui avait perdu l’espoir de voir passer des baleines et qui s’ennuyait ferme en attendant l’invention du surf.
Mais en 1893, c’est le DRAME.
La villa est transformée en hôtel, au grand désespoir de la population locale à qui il ne reste plus pour se divertir, que les matchs de l’équipe de rugby. Autant dire que le taux de suicide devint rapidement alarmant dans la petite cité cotebasquienne. La Villa Eugénie, devenue un hôtel, bénéficiait d’une vue et d’un cadre pas moche du tout, à tel point que le maire de l’époque  la baptisa Hôtel du Pas laid. 
Il faut alors attendre 1929 et le krach boursier pour que la municipalité soucieuse de blanchir l’argent des procès verbaux impayés  décide de faire construire le casino de Biarritz à mi-chemin entre l’Hôtel du Palais et l’église Sainte Eugénie. Pratique.

C’est l’architecte Alfred Lamoureu, dit Laulhé, qui s’y colle juste avant sa reconversion dans la vente d’accessoires de yoga (à vérifier), et qui nous réalise un sympathique ouvrage art-déco directement sur la grande plage, ce qui permet, les jours de grandes marées, de récolter un max de liquide…
Dés le départ c’est le succès, et le Casino de Biarritz postule très vite pour être inscrit au prestigieux guide cfran (lien sponsorisé glissé habilement) qui répertorie les casinos en ligne fiables dans le monde.
Hélas, les Internets n’avaient pas encore été inventés et la demande resta sans réponse.

A la fin des année 90, Bernard Marie (le papa de l’amie de l’ancien président de Tunisie) qui n’avait pas que des intuitions géniales eut l’idée étrange de raser le Casino de Biarritz pour en faire je ne sais quelle construction laide et moderne dont la ville de Biarritz semble assez friande.
Mais le héros de la ville, Didier Borotra, qui pour l’occasion célébrait son 38ème mandat, le fit restaurer pour qu’il demeure, jusqu’à la prochaine grande tempête, le joyau et, comme certaines mauvaises langues l’affirme, la pompe à finance de la Cité des rois et du surf réunis.

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