Mais que s’est-il vraiment passé dans la nuit du 30 novembre 2016 dans la zone Saint-Frédéric à Bayonne ?
Tout commence un an plus tôt, à la brigade des stups de Nanterre.
En décembre 2015, la DEA (Drug Enforcement Administration, l’administration de la répression des drogues aux États-Unis) prend contact avec la brigade des stupéfiants française. Les agents français sont informés d’un important trafic de cocaïne impliquant des membres du cartel de Medellín, dont le neveu de Pablo Escobar.
Rien que ça.
La DEA informe les stups qu’ils ont repéré des Français qui viennent se fournir en Colombie et sont en train de préparer une nouvelle route de la cocaïne par jet privé (pas trop écolo, tout ça…) entre la Colombie, le sud-ouest de la France et l’Espagne. Le centre névralgique de l’affaire étant la Côte basque, située entre les deux villes clés du trafic : Bordeaux et Madrid.
Au début, le responsable de l’enquête confiera :
« C’est un peu un fantasme pour un flic des stups : Pablo Escobar, la cocaïne, la Colombie, on connaît tous. Et quand ils viennent nous raconter ça, je veux pas dire que c’est comme un Graal, mais ça nous excite tous. »
Bref, nos stups français se retrouvent aussi excités qu’un Bordelais au salon de la doudoune sans manches et se mettent aussitôt à l’ouvrage.
L’enquête va durer un an, et le titre fait référence aux 52 missions d’infiltration ou de filature entre Bordeaux, Biarritz et Madrid.
En décembre 2015, les stups se rendent à Bordeaux pour surveiller une délégation colombienne. Ils mettent en place des filatures pour comprendre les mouvements et les intentions des suspects. Au fil des mois, les enquêteurs effectuent de nombreux allers-retours entre Madrid et Biarritz, collaborant étroitement avec leurs homologues espagnols.
En septembre 2016, ils identifient un sicario (tueur à gages) du groupe et son associé (le chimiste) lors d’un brunch à l’hôtel du Palais, à Biarritz (un peu de promo), renforçant ainsi la surveillance autour de ces individus.
Dans un second temps, les narcos louent une villa à Anglet (ce qui prouve qu’ils ont les moyens) afin de piloter les premiers transports de cocaïne entre Medellín et Biarritz. Les stups, informés de la localisation, mettent la villa sur écoute et les infos commencent à tomber.
Ils apprennent ainsi qu’en octobre 2016, une première livraison test doit avoir lieu, permettant aux Colombiens de faire entrer une petite quantité de cocaïne (100 kg quand même) sur le territoire français en provenance de Colombie…
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