Quelques mois après avoir remporté la finale d’accession en Top 14, presque à la surprise générale, l’Aviron Bayonnais montre que sa place retrouvée dans l’élite du rugby français est méritée. Les ciels et blancs surprennent les observateurs et se trouvent après huit journées disputées, à la troisième place du classement.
C’est simple, dans l’histoire du Top 14 (officiellement créé lors de la saison 2005-06), jamais un promu n’avait réussi telle entame.
Un jeu conquérant
Les Bayonnais n’ont peur de rien et leur façon de jouer s’en ressent. Ils ne craignent pas grand monde, si ce n’est personne. La ligne des ¾ est flamboyante et même si les avants manquent parfois de puissance face aux grandes armadas du championnat, ils s’en sortent grâce une ténacité sans faille. La qualité technique des 3èmes lignes du pack n’est par exemple, plus à prouver. Si la défense est assez perméable (seulement la dixième du Top 14), l’attaque est bien la force de l’équipe en ce début de saison. À l’image de l’essai inscrit en début de rencontre face à Agen, le jeu déployé par les Basques est fantasque, mais efficace ! En effet, Barthelemy envoyait le ballon ovale d’une chistera locale dans les mains de son deuxième centre, Alofa Alofa qui dès réception, avait l’inspiration et la technique parfaite pour transmettre et offrir l’essai à Sean Robinson.
Cet essai est à l’image de ce que propose le club bayonnais depuis ce début de saison. Intrépides lorsqu’ils sont sur la pelouse, mais surtout costauds mentalement, techniquement et physiquement. En effet, la préparation physique fut très intense tant on sait la différence de temps de jeu effectif entre le Top 14 et son antichambre, la Pro D2, dont Bayonne est naturellement champion en titre.
Capitaliser est essentiel
Si les spécialistes ne cessent d’adresser des louanges à l’un des clubs mythiques du paysage Rugby français, le manager de celui-ci, Yannick Bru reste depuis plusieurs semaines très mesuré.
Il ne faut pas oublier que ce début de saison coïncide avec la période de Coupe du Monde, disputée comme vous le savez, au Japon. Pour l’entraîneur et d’ailleurs ancien membre du staff de l’équipe de France, il faut absolument capitaliser et profiter des absences des internationaux chez les adversaires de l’Aviron. Si le club possède depuis la reprise, son effectif au grand complet, les grandes écuries du Top 14 sont-elles, bien privées de leurs stars, parties disputer la coupe du Monde au pays du Soleil Levant.
Personne ne voit le club jouer le maintien, là où tout le monde au sein du club ne parle que de ça. Pourtant, rien n’est écrit dans le sport et il n’y a rien de plus beau que les belles histoires. Et si les Bayonnais étaient en lice pour les playoffs du championnat en fin de saison ? Personne n’aurait pu y croire, mais le sport est fait ainsi. Les outsiders sont surprenants. Qui aurait imaginé Toronto remporter le titre NBA la saison dernière, ou le Japon battre l’Irlande à la coupe du Monde il y a de cela, quelques mois ? Vous ne pouvez pas deviner à l’avance ce qu’il se passera, mais il faut croire en tout. Croire en Bayonne à long terme est peut-être une option.