Peuple de marins, explorateurs et missionnaires, les Basques sont présents aux États-Unis (au moins) depuis Christophe Colomb.
Et s’ils ont participé à la ruée vers l’or au XIXème, l’immigration basque en Amérique a connu son apogée entre 1905 et 1909. D’abord installés à Los Angeles, ils se sont ensuite installés dans les terres. C’est ainsi que les cowboys basques ont troqué leur béret pour le Stetson. Parallèlement, la communauté a ouvert des hôtels destinés à accueillir les bergers itinérants. Ces hôtels ou pensions étaient des lieux de rencontres où l’on parlait basque, où l’on jouait à la pelote ou au jeu de Mus et où bien sûr, on servait la cuisine traditionnelle basque.
Avec une diaspora à travers le monde estimée à 10 millions de personnes, on compte environ 60 000 descendants aux États-Unis, les « Basque-Americans ». Ils se trouvent aujourd’hui principalement en Californie, au Nevada, dans le Wyoming et en Idaho. La plus forte concentration de Basques du pays se trouve d’ailleurs dans la ville de Boise (215 000 habitants), dans l’Idaho, ville jumelée avec Guernika, où les Basques sont arrivés avec la découverte de minerais d’argent (à Silver City notamment). C’est à Boise que se trouve le seul musée sur la culture basque outre-Atlantique, un centre qui propose en outre des cours de langue basque.
Le Centre d’Études Basques de l’Université de Reno (Nevada) est également très actif pour la recherche et la promotion de la culture avec notamment des conférences internationales sur des thématiques basques. En décembre 2017 par exemple, le Centre accueillait une conférence sur la diaspora basque aux États-Unis et la représentation du pays dans la littérature basque par Asier Barandiaran, docteur en philologie basque.
Il va sans dire que les Basques ont importé le sport emblématique de leur pays d’origine, « le jeu de balle le plus rapide du monde », la Cesta Punta ou « Jaï Alaï ». Ce sport est apparu à l’Exposition Universelle de Saint Louis en 1904, alors que le premier fronton apparaîtra à Miami en 1924. C’est le plus important et le plus célèbre du pays, à tel point qu’il fut surnommé le « Yankee Stadium du Jaï Alaï ». Des années 1950 aux années 1970, le sport a connu une énorme popularité, les joueurs étaient de véritables stars, menaient un bon train de vie. « Jaï Alaï Blues » est un film documentaire sorti en 2015 sur l’âge d’or de la Cesta Punta qui est particulièrement intéressant dans un contexte du quasi-disparition de la discipline aux États-Unis. Aujourd’hui, en effet, les frontons ont disparu car le sport a connu un important déclin depuis les années 1980.
Preuve de ce déclin, Eric Irastorza, originaire de Bidart et star de la Cesta Punta à Miami, malgré qu’il ait raflé tous les titres et ait encore quelques années devant lui à jouer, il a décidé de rentrer en France parce que, dit-il, « l’ambiance n’est plus la même ». Les trinquets qui accueillaient jadis des centaines de spectateurs sont aujourd’hui désertés.
Le temple mondial du divertissement et du « What happens in Vegas, stays in Vegas » a eu aussi son lieu emblématique de la Cesta Punta, à savoir le trinquet du MGM Grand Hotel. À ce jour, il subsiste une organisation basque plutôt active, le Lagun Onak.
A travers le pays, de nombreuses organisations basques, appelées « Clubs » font vivre la culture, à l’image de « Lagun Onak » de Las Vegas. En outre, des festivals ou des tournois de Jeux de Mus (qui s’apparente au poker) se déroulent dans plusieurs États. Les festivals d’Elko ou de Winnemucca dans le Nevada célèbrent leur héritage basque avec un événement autour de la culture, danse traditionnelle et bien entendu, la gastronomie.
La gastronomie basque bénéficie d’une renommée mondiale grâce à ses chefs étoilés. Dans les villes mentionnées plus haut, ce sont des petits restaurants qui font vivre la gastronomie basque. A Winnemucca, le Martin Hotel est une véritable institution et est qualifié de meilleur restaurant basque du Nevada ! Établi en 1898, il est classé par le National Register of Historic Places (l’équivalent des Monuments Historiques). A Reno, le « Louis’ Basque Corner » sert le « World Famous Picon Punch » pour 5 dollars et on peut bien sûr y déguster un Burger Basque à l’agneau.
« Gora Euskadi ! »