Dans cette série de Stephanie Stindel baptisée Urdina, Bleu, ce n’est pas tant le bleu du ciel qui frappe, mais ce qui s’y détache, et en particulier les pins.
Il y a les arbres parfaits, équilibrés, élégants, qui s’élancent avec grâce vers le ciel. Et puis il y a les autres. Ceux qui ont manqué d’eau, qui ont trop été exposés aux vents, ceux qu’on a taillés,
mutilés, qui étaient trop vieux, trop de travers mais qui ont trouvé leur voie à eux. Souvent tordus, parfois étranges, ils sont pleins d’une autre grâce.
Comme une allégorie de la vie et de l’humain, l’artiste choisit ici de poser son regard sur les pins du littoral basque qui n’ont pas eu une vie facile et dont la beauté est singulière. Ces pins-là nous racontent leur histoire, expriment comment, malgré les aléas, la vie trouve toujours un chemin. Ils nous disent que souvent les individus les plus parfaits, les plus équilibrés, ceux que la vie a gâtés, ne racontent pas une aussi belle histoire que celui qui a dû lutter pour survivre. La noblesse n’étant pas toujours là où on l’attend.
En suivant le fil du bleu de ce ciel, on arrive encore une fois sur les hauteurs de Lasse et de Saint-Jean-pied-de-Port pour retrouver le troupeau de la ferme Ametzalde, dans un paysage d’été brûlé et brûlant.
L’exposition se termine par un ciel d’orage sur l’océan face à la côte des basques, d’un bleu cette fois-ci plus tumultueux.
Pour cette nouvelle série, l’artiste a cherché à créer un ciel vibrant et c’est l’utilisation de l’acrylique en aplat dégradé sur lequel contraste la touche plus fluide de l’huile qui donne un rendu résolument moderne à des sujets qui aurait pu sembler traditionnels.
Diplômée de l’école Esmod à Paris en design textile, Stéphanie Stindel glisse progressivement de la mode (Elle sera directrice artistique dans des maisons basées à Paris, Hong Kong et New York pendant 20 ans) vers la peinture et l’art contemporain. Elle se forme à la technique classique de l’huile avec une restauratrice de tableaux. Technique dont elle cherchera plus tard à se défaire pour épurer, gagner en impulsion, en énergie.
Son travail a longtemps été marqué par une recherche sur l’identité sexuelle, la question du genre. Sa prédilection pour le portrait s’est traduite par des portraits d’hommes jeunes, presque adolescents, capturés au moment où le féminin et le masculin sont encore très proches, indéfinis. Ce moment où l’être prévaut sur le genre.
Son travail est à présent basé sur la recherche du paysage tendant vers l’abstrait et fortement influencé par l’Euskadi.
Stéphanie Stindel est née à Saint Malo en 1972, elle vit et travaille à Biarritz au Pays Basque.
- Exposition : GALERIE PILI TAFFERNABERRY BIDART
- Du 24 avril au 7 mai 2023
- Ouvert tous les jours de 10h à 19h
- Entrée libre
